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Garlaban Ruissatel
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Salon Sonique : Le retour !
Mai – Juin 2025
Cette année, le « salon sonique » est revenu au foyer Garlaban Ruissatel !
Un grand retour ! Une vague de sons, des expérimentations sonores et musicales, des séances d’écoutes zen et parfois étranges, du ressenti, des vibrations, des perceptions inattendus ! mais aussi de beaux moments de découvertes et d’échanges, d’ouverture artistique et culturelle avec une sortie à « la friche belle de mai » pour clôturer en beauté.
Cette année, Loïs & Mélanie nous ont encore ravis. Ils ont fabriqué rien que pour nous, des planchers vibrants, pour encore plus d’immersions !
Cette année encore, nous avons utilisé une salle des anciens locaux de la Rémusade.
Avec ses grandes vitres donnant sur la végétation, on s’y sent bien, on peut regarder de l’extérieur si on est timide comme Daniel, décider d’y rentrer ou pas, de venir voir ce qui s’y passe, de s’allonger sur les planchers vibrants, de s’y détendre, de s’y amuser, d’y être curieux.
Il y a de la nouveauté : un instrument électronique étrange avec une antenne (une thérémine), qu’on peut utiliser en rapprochant ses mains ou en triturant les nombreux boutons et potentiomètres.
Il y a aussi une batterie électronique, des micros, des boites à rythmes et d’autres appareils permettant de faire des boucles, de créer des accompagnements ou tout simplement de proposer des séances d’écoutes, mais surtout : les planchers vibrants, on peut s’y allonger, s’assoir ou se mettre debout pieds nus.
Certains résidents ont préféré manipuler et découvrir des instruments, d’autres semblaient plus attirés par le coté apaisant. Pouvoir se poser et ressentir les vibrations ou les sons. Certains, qui d’habitude ne tiennent pas plus de 5 minutes en activité, sont restés plus d’une heure au salon sonique, parfois assis, parfois complètement allongés. Nous avons remarqué dans leurs comportements (leurs gestes et/ou mimiques du visage, des yeux) qu’il semblait se passer beaucoup de choses. Peut-être des émotions, des souvenirs, nous ne pouvons être certains, mais ils ne semblaient vraiment pas indifférents aux vibrations, pulsations envoyées par les caissons vibrants.
Si certains de nos résidents sont sourds profonds, d’autres le sont partiellement. Il y a quelques personnes appareillées, d’autres pas. Les ressentis sont différents, comme autant nous le sommes, nous entendant, face à une musique, à une mélodie, un son, un bruit, une « aspérité musicale ». Des sons peuvent nous faire peur, d’autres nous rendre mal à l’aise. Les aigus, les graves, on ressent tous différemment les choses, mais parfois on s’accorde, on trouve des points communs. Un rythme peut nous entrainer en nombre et une mélodie peut nous apaiser, nous rendre heureux, un instant, pour nous extraire du quotidien. Cela est valable aussi pour les personnes dont nous nous occupons.
Nous accueillons aussi des personnes avec des syndromes autistiques ou d’autres troubles, des personnes qui ont d’autres façons de percevoir les choses. Ceux qui pouvaient s’exprimer nous ont détaillé ce qu’ils ressentaient, ce qu’ils aimaient ou pas. Pour d’autres, on ne sait pas, on observe beaucoup, chaque geste on guette chaque mimique du visage, on remarque tel ou tel comportement qui semble différent dans d’autres activités ou par rapport à ce que l’ont peut connaitre d’eux dans le quotidien. Et parfois, nous avons eu des surprises. Quand l’interaction sociale semble être compliquée, là, il s’est passé des choses, il y a eu de l’échange, et pas des choses superficielles, de vrais moments de complicité, des signes, des échanges musicaux, notamment avec Glenn et la musicothérapeute qui avait été invitée un matin pour l’occasion. Ce résident, qui d’habitude s’exprime peu et ne partage que très peu de choses avec les autres en général, a pu s’exprimer par l’intermédiaire d’un instrument dans un premier temps, par échanges de regards, puis en signant avec l’autre personne qui était, pour le coup, bien en interaction avec lui.
Une chose est certaine pourtant, cette activité a été bénéfique pour bien des personnes ici, que ce soit de façon ludique, apaisante. Cela a apporté de la nouveauté, un endroit qui est maintenant identifié, des personnes de l’extérieur qui viennent et s’intéressent à eux, discutent, échangent et partagent de bons moments.
Cela peut paraitre curieux de vouloir faire « absolument » entendre des choses à des personnes atteintes de déficience auditive, de faire du bruit, de faire de la musique, et pourquoi pas ? Beethoven n’était-il pas déficient auditif ? (« il a notamment utilisé une baguette de bois, tendue entre ses dents et la caisse de son piano pour en sentir les vibrations »). Oui, c’est vrai, nous ne cherchions pas dans cette activité ce niveau c’est évident, mais il existe en France et dans le monde beaucoup de projets sonores, des concerts adaptés, des initiatives inclusives visant à partager avec des personnes déficientes auditives, des sensations, des vibrations, des ambiances, des ressentis.
Aujourd’hui, le mercredi 2 juillet, en VIP , on retrouve Loïs et Mélanie au studio de l’AMI à « La Friche Belle de Mai »
Les résidents vont pouvoir écouter et voir sur écran ce qu’ils ont produit lors des sessions au foyer.
Ils vont pouvoir aussi rejouer par dessus, s’amuser et créer encore !
Pendant que quelque uns sont dans le studio avec Loïs pour trouver des rythmes et triturent les sons, d’autres profitent de cet endroit pour se promener avec Mélanie, ils discutent de La Friche, de ce qui se fait et se passe ici . Elle leur propose de mettre un casque audio amplifié pour tenter de percevoir les bruits et l’ambiance de l’environnement et recueillir leur réactions.
Alex à repéré le non de Loïs sur une affiche, Jean-Luc s’est allongé sur le rectangle vibrant. Thierry est très attentif et participatif dans le studio. Avec Fanny, on aperçois une expo intrigante, on vas voir, Alex dit « C’est bizarre » avec son bel accent américain, on prend la pause devant des peintures, des photos, des photos peintures, tout se mélange ici. Plus loin, des créations étranges et colorées, ont en profite pour une séance shooting . Fanny voit le prénom de Mélanie en graffiti, il y a tant de choses à voir ici mais on retourne au studio car nous ne sommes pas des touristes ici hein !?
Pour clore cette chouette matinée, nous sommes allés pique niquer juste à 10 minutes, au parc du « couvent » (voir l’article de « La marseillaise » :
https://www.lamarseillaise.fr/culture/insolite-le-couvent-levat-dans-le-quartier-de-la-belle-de-mai-a-marseille-DHLM062472
Merci à Loïs & Mélanie, à l’association l’AMI, à la friche belle de mai. Merci à tout ceux qui ont pu faire en sorte que ce projet Sonique voit le jour et permis qu’il ait été reconduit cette année !
Les reportages audios et créations sonores seront bientôt disponibles !
Thierry & Annick
