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Stimuler le language par la musique

24 septembre 2015

Le SSEFS (Les Hirondelles) – IRS de Provence, service accompagnant des jeunes déficients auditifs dans le département des Bouches-du-Rhône, a participé en 2015 à une étude très intéressante portant sur l'impact de la musique sur l'apprentissage du langage auprès d'enfants malentendants.

C'est ainsi que 10 jeunes de 5 à 9 ans du SSEFS ont participé à la réalisation d'une étude faite dans le cadre d'un mémoire réalisé par une orthophoniste, Céline Hidalgo en Master sciences du langage à Aix-en-Provence. Cette jeune et dynamique orthophoniste s'est passionnée pour ce sujet suite à une visite au CAMSP DA en janvier 2013 de Daniele Schön, chercheur au CNRS pour l'INSERM et dirigeant de l'Institut de Neurosciences des Systèmes à Marseille. Ce chercheur, après avoir longuement étudié l'impact de la musique sur la perception du langage des normo-entendants, s'intéresse désormais à ce sujet auprès d'un public sourd.

Céline a alors décidé de reprendre les bancs de l'école et ainsi d'étudier scientifiquement l'impact d'un entraînement musical sur la perception de certains paramètres du langage chez les enfants malentendants.

Elle a souhaité que son étude se rapproche de l'interaction naturelle c'est-à-dire qu'elle porte sur la communication de tous les jours et qu'elle permette de mieux arriver à comprendre comment l'enfant sourd se développe ses capacités de communication. Cela consistait à placer l'enfant malentendant dans une situation proche d'une situation de conversation et à  étudier si la musique pouvait lui permettre de mieux comprendre et d'être plus à l'aise dans une interaction qui va être rythmée, comme peut-être un morceau de musique. En effet, quand un groupe ou deux personnes échangent entre elles, se créé alors un jeu de données avec des échanges sans quasi moments de silence entre la parole des personnes qui parlent à tour de rôle . Cela nécessite alors à chacun de nous, dans nos échanges, des capacités de perception temporelle fines pour arriver à anticiper la fin de la phrase de la personne qui parle afin de pouvoir programmer notre propre parole pour répondre au bon moment.

Son étude a alors posé l'hypothèse suivante : le fait de délivrer une stimulation rythmique et musicale avant une interaction verbale auprès d'enfants déficients auditifs va améliorer leur capacité de réponse face à cette interaction. Se sont alors organisées des séances de musique d'une demi-heure dispensées par Céline avec un travail de perception de la pulsation sur une chanson , des reproductions de rythmes à partir de fréquences basses (percussions ) adaptées aux malentendants puis un jeu sur des rythmes corporels pour que l'enfant puisse s'imprégner du rythme par le corps et que son cerveau puisse osciller à la même fréquence que le rythme perçu . Cela part du principe que le cerveau est entraîné par le rythme du langage qu'il perçoit dans une conversation. Enfin, pour les plus grands, la séance se terminait par une activité "beat box" où certaines parties des mots sont accentuées et régulièrement articulées de manière à créer un rythme parlé musical. Suite à cette séance de musique, les enfants étaient alors mis en situation face à un ordinateur où défilaient 80 mots énoncés par un partenaire virtuel suivi pour chacun d'eux par une image désignant un autre mot que l'enfant devait lui-même nommer en alternanceavec ce partenaire. Cette mise en situation a été réalisée 2 fois auprès des enfants, une fois avec une séance d'enseignement spécialisé dispensée avant et une fois avec une séance de musique avant afin de pouvoir comparer les résultats et ainsi mesurer l'impact que pourrait avoir ces séances de musique.

Dans l'émission "carnet de santé" de France 5, cette étude a été mise à l'honneur avec notamment, Tom, un jeune élève suivi par le SSEFS Les Hirondelles qui a ainsi participé au reportage pour la plus grande fierté de sa maman ! Découvrez Tom et Céline à travers le reportage en vidéo ci-dessous :

L'étude est aujourd'hui terminée et les résultats sont probants puisque lors d'une alternance régulière de mots les résultats sont plus performants chez les enfants ayant été sensibilisés en amont au rythme de la musique.

Céline a alors décidé de poursuivre ses études avec un Doctorat sur le même sujet mais en étudiant plus précisément ce qui se passe dans le cerveau de ces jeunes malentendants à travers notamment la pose d'électrodes et l'analyse des mouvements oculaires lors de la perception d'une conversation . Cela pourrait être une expérience faite avec des marionnettes qui parlent… Les jeunes du SSEFS des Hirondelles devraient être sollicités et l'IRSAM souhaite être porteur de tels projets qui permettent de faire avancer la recherche et ainsi le quotidien de nos jeunes…

 

 

 

 

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