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Le confinement du pôle adulte 7° arrondissement Marseille 

22 juillet 2020

Quand le service communication m’a demandé d’écrire nos souvenirs sur notre expérience du confinement, j’ai répondu spontanément d’accord. Et là, l’exercice rédactionnel s’est avéré plus que compliqué…

Autant de questions qui tournent encore en boucle….

Avant le confinement, il y a eu d’abord la première phase préparatoire. Personnellement, j’ai pris mes fonctions officiellement le 22 janvier 2020. Pendant un peu plus d’un mois, j’ai pu observer et prendre la mesure de ce que l’on attendait de moi dans le cadre de mes nouvelles fonctions de chef de service. Parallèlement, un virus inconnu sévissait en Asie. Très vite, ce dernier a franchi des frontières, le danger planait.

Le directeur, M. Dieudé, et moi-même, anciens directeurs d’EHPAD, avions connu de par le passé des crises sanitaires répertoriées dans les plans bleus : canicules, TIAC (toxi-infection alimentaire collective),  BMR (bactéries multi-résistantes), grippes saisonnières, grippes H1N1, etc. et nous possédions un solide répertoire de fournisseurs potentiels en matériel médical et para médical que nous avons rapidement associé à celui que possédait le service patrimoine  IRSAM.

En travaillant de concert avec le service qualité et en nous tenant en veille sanitaire par rapport à l’avancée de la pandémie, nous nous sommes rapidement approvisionnés en termes de matériel tant et si bien qu’au premier cas COVID, nous avions tout le matériel nécessaire et avons appliqué dès le début les protocoles de type EHPAD (prise de température, surveillance de selles, surveillance hydrique).

 A la MAS, le premier cas positif a été immédiatement isolé en chambre pour une quatorzaine, la résidente en fauteuil roulant et en non capacité de se mouvoir sans aide est donc restée dans sa chambre. Pour son confort, tout le matériel nécessaire lui a d’ailleurs été fourni, extracteur d’oxygène, matelas à air, saturomètre, etc.

Le second cas a été évacué par les pompiers, testé positif à l’hôpital. Il y est resté le temps de la quatorzaine, quand le troisième cas s’est avéré positif, il n’était plus question d’évacuer les autres résidents. Au mois de mars, les ARS considéraient qu’à partir de 3 cas, il n’y avait plus d’évacuation possible, nous étions devenus un Cluster !

Pendant 2 mois, nous avons géré un établissement où la quasi-totalité des résidents étaient positifs mais fort heureusement asymptomatiques et un Foyer de Vie  où il n’y a eu aucun cas de détecté tant chez les résidents que chez les professionnels.

Pour la MAS « Les Chanterelles », nous étions, par ailleurs,  confrontés à 80% d’absentéisme (certains salariés touchés par le COVID, d’autres en garde d’enfants ou en arrêt maladies). Nous avons dû « jongler » avec la réserve sanitaire, la réserve solidaire et l’intérim… L’idée étant, puisque les ARS nous avaient considérés comme un site « contaminé » de confiner à 1 pour 1 en doublant la masse salariale. Autant de résidents que de salariés afin de contrôler leurs déplacements et faire en sorte qu’il n’y est ni contact, ni croisement entre eux. Nous avons fait cela durant deux mois.

Aidée par Elisabeth Rojas, chef de service du PASAPA de l’ARC EN CIEL  et Mme Aurélie Bono (travaillant au siège au service RH), nous avons partagé à trois la gestion de ces plannings à savoir remplacer des absences qui tombaient 4 à 5 fois par jours parfois, tout en étant vigilantes que ces remplaçants ne soient pas missionnés à la fois sur le foyer (non contaminé) et sur la MAS.

Vigilants jusqu’au bout, entre deux livraisons, des décartonnages, des machines à laver à  faire tourner, des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) à stocker loin de tous, tout en ravitaillant tous les jours (fériés compris) les 2 unités, M. Dieudé et moi-même avons été confrontés à ce qu’il est communément appelé « la marche en avant… » : Comment faire un circuit propre sale quand nous sommes confrontés à des escaliers, une passerelle avec elle-même des escaliers, un seul ascenseur descendant au niveau 0… Sans compter le fait qu’à la MAS les salles de bain sont communes… Le « cluster » était inévitable, la configuration architecturale n’étant pas adaptée à l’isolement des résidents.

Et malgré tout ça, nous sommes arrivés à nos fins à force d’insistance et de mises en place de protocoles, les salariés de la MAS et du Foyer pendant le confinement  ne se croisaient plus, des circuits leurs avaient été ordonnés, les résidents des Nénuphars ont vite compris l’enjeu et se sont pliés aux règles et malgré tout cela aussi bien d’un côté que de l’autre les activités intra-muros ont continuées…

Corinne Bichout

Chef de service Foyer les Nénuphars et MAS les Chanterelles

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