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Portrait métier : Stéphanie PACCHINI, veilleuse de nuit à IRSAM Les Nénuphars

8 juillet 2024

Présentation générale : pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours qui vous a amené jusqu’à l’Association IRSAM ?

Je m’appelle Stéphanie. A la base, j’étais coiffeuse, un métier que j’ai exercé pendant 10 ans. Puis, j’ai fait une pause pour me consacrer à ma famille et à être maman à temps plein pendant une autre décennie. Lorsque j’ai voulu reprendre le travail, je ne souhaitais plus être dans la coiffure et j’ai donc réfléchi à d’autres opportunités. De nombreux membres de ma famille sont éducateurs, ce qui m’a poussé à m’orienter vers le médico-social. J’ai travaillé pendant presque 5 ans au CAT (ancien ESAT) Saint-Jean où j’encadrais des ateliers de sérigraphie.

C’est grâce à mon beau-frère, M. Segura, ancien directeur du foyer, que j’ai découvert IRSAM. En 2000, l’Association cherchait quelqu’un de confiance pour travailler de nuit dans un foyer qui venait d’ouvrir pour offrir un accompagnement aux jeunes de plus de 18 ans qui sortaient de l’Arc-en-Ciel. J’ai commencé à mi-temps, puis peu à peu, je suis passée à plein temps. En janvier 2025, cela fera 25 ans que je veille sur les personnes que l’on accompagne la nuit.

En quoi consiste votre métier : quelles sont vos principales missions et avec quelle équipe travaillez-vous ? 

Jusqu’à récemment, j’étais la seule veilleuse de nuit au foyer. Il y avait également une personne à la MAS. Depuis l’ouverture de l’unité PHV (Personnes Handicapées Vieillissantes), Philippe m’a rejoint. Mon équipe se composent donc de ces deux veilleurs, il y a beaucoup d’entraide entre nous.

Mon travail consiste à m’assurer que tout le monde soit apaisé pour bien dormir. Ma prise de poste, qui se fait entre 20h et 21h45 en fonction des jours, débutent sur la lecture des transmissions et un échange de 15 minutes avec les collègues pour connaître les événements de la journée. Ensuite, il y a beaucoup de discussions avec les personnes accompagnées. Ils ont confiance en moi et se confient facilement.

Il est crucial d’avoir un mental cool et détendu, de savoir se détacher de ses propres soucis pour être totalement présent pour les résidents. Il faut également savoir récupérer rapidement puisque nous travaillons de nuit.

Que représente votre rôle au milieu des autres métiers ? 

Mon rôle est avant tout celui d’un confident en fin de journée. Je suis là pour écouter, apaiser, et donner des conseils sur l’hygiène de vie et le confort pendant la nuit. J’encourage les résidents à prendre en autonomie, à réguler leurs nuits eux-mêmes, tout en étant une sorte de guide.

Quelle relation entretenez-vous avec les personnes accompagnées et les familles ?

J’aime entretenir une ambiance conviviale et instaurer de la bonne humeur au sein du foyer. L’humour est une composante essentielle de notre interaction. Avec les familles, mes contacts sont plus limités car ils sont souvent présents en journée.

Parlez-nous de vos priorités / vos initiatives / vos envies / vos besoins…

Le confort des résidents pour la nuit est ma priorité, par exemple, en obtenant un lit double pour un résident qui est très grand. Je veux qu’ils profitent au maximum de la vie au foyer. J’aime aussi venir pendant la journée parfois, pour les voir et cuisiner pour eux par exemple. Nous avons déjà organisé des goûters crêpes ou des pizza party à midi. Cela créé du lien, des souvenirs et de la confiance.

L’Association IRSAM, c’est quoi pour vous ?

C’est une association qui évolue avec le temps et qui sait s’adapter face au monde changeant du médico-social. Mon métier me plaît et je me sens valoriser ici. J’ai 67 ans et je n’ai pas envie de m’arrêter, car la relation avec les résidents m’apporte beaucoup. Echanger avec les collègues et la direction sur le fonctionnement de l’établissement, partager nos visions qui peuvent diverger, c’est également très intéressant pour moi.

Quel regard portez-vous sur le handicap ? 

Je n’avais personne de touché par le handicap dans mon entourage avant de travailler dans le médico-social. J’aime aider ceux qui n’arrivent pas, que ce soit dans le handicap ou ailleurs. Par exemple, je crochète car j’adore ça. Lorsque l’on m’a proposé de participer à l’action de « YarnBombing » pour la journée de la surdicécité par exemple, je me suis dis que c’était l’occasion de faire quelque chose que j’aimais pour aider une cause qui me touche, pour mettre l’accent sur la surdicécité et la faire connaître au grand public.  

Une anecdote à nous raconter ? 

C’est intéressant de voir comme notre regard peut changer sur le handicap des personnes que l’on accompagne. Au début, un des résidents, Farid, était assez inaccessible et je me demandais constamment « mais que se passe-t-il dans sa tête ? ». Un jour, je l’accompagnais aux toilettes. Il avait une image dans les mains qu’il a posée par terre. En voulant la ramasser en partant des toilettes, il a mouillé son doigt pour y parvenir. J’ai compris alors toute la réflexion qu’il pouvait avoir.

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