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Portrait Noémie DUTEL, infirmière à IRSAM Clairefontaine

27 mai 2025

Curieuse, engagée et passionnée par la relation humaine, Noémie Dutel est infirmière à mi-temps au sein de IRSAM Clairefontaine depuis 2023. Mère de trois enfants, sportive dans l’âme et amatrice de lecture, elle aime courir sur les chemins, découvrir de nouveaux horizons, et apprendre en permanence. Elle accorde une grande importance à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, qu’elle construit avec sincérité et enthousiasme.

Un parcours riche au service du soin

« Je suis infirmière spécialisée en pédiatrie, puéricultrice depuis 2005. Mon parcours est varié : j’ai commencé en milieu hospitalier avec des adultes, puis je me suis orientée vers la pédiatrie en milieu extra-hospitalier, notamment en pouponnière sociale et en crèche, où j’ai été directrice. »

« Depuis 2023, je travaille à mi-temps à Clairefontaine, où j’interviens les jeudis et vendredis. En lien avec mes collègues infirmiers, j’assure la continuité des soins dont les résidents ont besoin, je les accompagne en consultation, je mène  aussi un travail de prévention et de promotion de leur santé. »

Travailler en lien avec les autres métiers

« Je travaille avec deux infirmiers à temps plein et une aide-soignante qui a récemment rejoint l’équipe. Nous attendons l’arrivée d’une coordinatrice et sans doute d’autres renforts. Pour fonctionner efficacement, j’ai besoin du regard des éducateurs, qui connaissent très bien les résidents au quotidien. Leur retour me permet de mieux appréhender les besoins de santé dans leur globalité, au-delà de la simple pathologie. »

Tisser la relation, petit à petit

« Le lien s’est construit progressivement, du fait de mon temps partiel. Avec le temps, la relation s’est solidifiée. Il y a aujourd’hui de la confiance. J’ai encore des difficultés avec la langue des signes, entre les niveaux A1 et B1, ce qui me freine parfois pour mieux les comprendre ou me faire comprendre. L’interprète est d’un grand soutien dans les situations d’urgence ou lorsqu’elle vient à certaines consultations ou avant certaines hospitalisations. » Elle contribue à rassurer les résidents et faire du soin un moment plus apaisé.

« Avec les familles, la relation est plus lente à se construire, mais elle évolue. Ce qui me touche le plus, c’est quand un résident, après mes congés, vient me saluer chaleureusement en me faisant parfois un câlin. Cela signifie qu’il est content de me retrouver. »

Envie d’évoluer et de s’investir davantage

« Aujourd’hui, ma priorité est de progresser en langue des signes pour mieux communiquer et me faire comprendre auprès des résidents. Je souhaite également continuer à me former, notamment dans les domaines de la promotion de la santé et de la prévention. J’aimerais pouvoir m’impliquer davantage dans les projets, comme celui de « Beau Retour !« , un projet inclusif mené avec plusieurs chorégraphes et la Maison de la danse. Il me permettrait de mieux connaître les résidents dans un autre cadre, mais aussi de tisser des liens différents avec mes collègues. »

« J’aimerais aussi participer activement à des commissions comme celles sur la citoyenneté et l’alimentation. Cela me semble essentiel pour développer l’éducation à la santé au quotidien et rendre les résidents acteurs de leurs envies de leur projet. En parallèle, j’exprime le besoin d’une meilleure cohésion dans notre équipe du bureau infirmier, mais aussi les autres professionnels de l’établissement. J’aimerais que l’on travaille davantage ensemble, avec plus de fluidité et de lien dans la dynamique collective. »

Une approche humaine du soin et du quotidien

« Pour moi, l’Association IRSAM a tout d’abord été une découverte du milieu du handicap et de la surdité. Cela vient enrichir mon autre activité professionnelle en crèche, où je suis référente santé et accueil inclusif (RSAI). L’expérience à IRSAM est pleine de rencontres humaines, avec les résidents comme avec les collègues. »

« J’apprécie aussi que l’on valorise l’établissement comme un lieu de vie avant d’être un lieu de soins. En tant qu’infirmière, j’interviens dans leur quotidien, comme si je venais à leur domicile. L’association propose aussi des formations enrichissantes. »

« Il y a néanmoins des enjeux importants en matière de communication et d’organisation. Chacun apporte sa contribution, mais il reste à trouver des formes qui conviennent à tous. »

Votre regard sur le handicap et sur la fragilité de personnes en situation de handicap

« Alors, au début, c’est un sentiment de révolte et d’injustice. Je trouve que dans notre organisation sociale et politique actuelle, l’accessibilité des personnes en situation de handicap à la citoyenneté, au soin, à la mobilité est très restrictive. Je trouve que les politiques d’inclusion prennent beaucoup de temps à se mettre en oeuvre. »

« Je suis aussi admirative. Les personnes en situation de handicap font preuve de beaucoup de créativité, d’ingéniosité et d’hypersensibilité dans leur manière de communiquer. Cela m’appelle à ralentir mon rythme, à observer, à me poser pour mieux les comprendre. Cela demande beaucoup de concentration »

Quand le quotidien devient source d’apprentissages 

« J’aime ces moments simples où, lorsque je fais le tour avec mon chariot de soins, certains résidents viennent autour de moi pour m’observer ou me poser des questions. Je trouve cette image touchante et amusante. Cela contribue aussi à leurs repères du quotidien. »

« Une autre fois, j’ai accompagné un résident très insécurisé à l’hôpital. Il ouvrait toutes les portes des autres lieux de consultation, gênant ainsi le bon déroulement des soins. J’ai alors compris que ce résident cherchait des repères. Je me suis assise, il m’a rejoint, s’est assis à côté de moi et s’est calmé. Cette situation m’a rappelé combien il est essentiel d’expliquer et d’anticiper pour réduire l’insécurité. Ce sont des moments simples mais riches d’enseignements. »

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