« Découverte du désert »
Poursuivons le récit des aventures de Thomas et Nirisoa, partis en randonnée avec un groupe de personnes sourdaveugles : le désert tunisien révèle quelques-uns de ses innombrables secrets…
Lors de ce voyage, nous avons découvert un milieu naturel et culturel unique ! La vie dans le désert n’est pas facile, il faut s’adapter à chaque instant.
Il y avait différents paysages : les dunes, plus ou moins hautes, formées par le vent, des zones d’arbustes protégées, pour camper et nourrir les dromadaires, les schotts (zones plates avec des croutes de sel), sur lesquelles nous pouvions marcher et courir sans danger
Un campement pour la nuit, à l’abri du vent
Des paysages superbes, avec parfois, des dunes à l’infini ! Mais nos guides connaissent très bien ce milieu, et nous n’étions pas inquiets, de plus, nous nous sentions sécurisés par le groupe.
Le sable est très très fin, comme de la poudre. Il est différent de celui du bord de mer.
Marcher dans le sable, c’est à la fois agréable et fatiguant : il faut grimper, descendre, sinuer entre les reliefs en suivant les traces des dromadaires. Les efforts sont importants mais le plaisir est là.
Nous avons fait une marche nocturne et dormi à la belle étoile. La nuit est très calme. Nous découvrons l’immensité du ciel et des étoiles, la lueur mystérieuse de la lune.
un Schott : sol plat avec une croute de sel
Nous avons aussi découvert la faune du désert tunisien : des nomades accompagnés de leurs chiens menant des troupeaux de chèvres et de moutons, mais aussi des ânes, des poules.
Et bien sûr les dromadaires qui nous ont accompagnés pendant tout le voyage. Il y en avait 12 ! Ils portent nos bagages et tout le matériel du campement. Ils sont chargés chaque matin, et déchargés le soir. Leur bosse est remplie de graisse, ce qui leur permet de tenir plusieurs jours sans boire.
Nous avons vu et touché des poissons des sables, un genre de lézard qui ondule sous le sable pour se déplacer. Il y avait aussi beaucoup de scarabées. Nous avons observé de nombreuses traces d’animaux qui se déplacent la nuit : scorpions, chacals, gerbilles.
En mars, les journées sont chaudes, entre 28 et 32 degrés. Cela reste supportable, et nous pouvons marcher au soleil durant plusieurs heures à condition de bien nous hydrater ! Nous prenons bien soin de protéger nos visages avec de la crème solaire, nous portons des vêtements à manches longues pour couvrir nos bras, sans oublier notre chech, un large tissu que nous enroulons autour de notre tête.
Mais dans le désert, les nuits sont froides !!…..entre 0 et 5 degrés. Il ne s’agit plus alors de se couvrir pour se protéger du soleil mais de se couvrir pour ne pas avoir froid. Un matin, nous avons même retrouvé des traces de givre sur nos sacs de couchage. Chaque soir, nous allumions un grand feu, et nous nous installions autour pour discuter à la chaleur des braises.
L’alimentation aussi est importante. Nous avions de quoi tenir 8 jours, tout était chargé sur les dromadaires. En milieu de semaine, nous nous sommes arrêtés devant un puit où nous avons rempli nos jerricanes.
Nous devions nous hydrater, en buvant régulièrement un petit peu, et mettre des pastilles de chlore dans nos gourdes.
Pour les repas, nous avions un délicieux pain cuit au feu chaque matin et chaque midi, du thé, de l’huile d’olive, des salades de crudités à midi, des repas chauds le soir, des dattes et des agrumes délicieux.
Préparation du pain et cuisson dans les cendres et le sable
Le soleil a un autre avantage : recharger les appareils auditifs grâce à un chargeur solaire !