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Cyclone Belal : 2 jours confinés aux Cascavelles

29 janvier 2024

27 personnes accompagnées et 28 professionnels de IRSAM Les Cascavelles à La Plaine des Palmistes ont été confinés ensemble pendant presque 2 jours et 2 nuits. 

Du dimanche 14 janvier 20h au mardi 16 janvier à 12h, l’Île de La Réunion est passée en alerte cyclonique rouge avec le confinement de l’ensemble de la population. Une alerte violette a été décrétée le lundi, lorsque l’œil du cyclone a atteint l’île, impliquant un confinement strict, y compris des services de secours et de sécurité. Avec des rafales de vents à plus de 200km/h et de fortes pluies, de nombreuses dégradations ont été causées ainsi que des coupures d’eau, d’électricité ou de réseaux téléphoniques. 

A la Plaine des Palmistes, l’Etablissement d’Accueil Médicalisé IRSAM Les Cascavelles est préparé à de telles conditions et a pu garder en sécurité les adultes présentant des troubles du spectre autistique accueillis en internat. Les professionnels ont dû prévoir de venir avec leur paquetage pour passer plusieurs nuits sur place. Des réserves d’eau et de nourritures étaient prévues ainsi qu’un groupe électrogène pour pallier à l’absence de courant électrique pendant plusieurs jours. La directrice, Colette COTTARD, ainsi que deux chefs de service étaient aussi présents pour gérer la situation. 

Patrick TIAN VAN KAI, moniteur éducateur, a vécu plusieurs cyclones depuis son arrivée aux Cascavelles en 2008. Il témoigne : « Un cyclone, ça fait toujours peur. C’est stressant mais nous avons l’habitude avec les résidents de rester confiné depuis la période COVID. La prise en charge a été facilitée grâce à l’eau, l’électricité, les stocks de repas. Nous avons essayé d’expliquer le cyclone aux résidents, nous avons fait des jeux éducatifs mais l’envie de sortir était forte chez eux. Ils n’ont pas la notion de danger et ils n’ont pas eu peur. C’est tout de même une bonne expérience, car nous n’avons pas eu le choix du contexte alors que d’habitude on arrive a tout gérer. On a ainsi pu déceler de nouvelles capacités chez les résidents, on a été agréablement surpris. Notre prise en charge au quotidien hors crise arrive à en être améliorée. Nous étions par contre inquiets pour nos familles à l’extérieur car nous n’avons pas pu les joindre pendant l’alerte cyclonique. Heureusement, nous avons créé une bonne ambiance entre professionnels. Nous avons beaucoup discuté pendant nos temps de repos et partagé nos biscuits et chocolats apportés dans nos paquetages. Nous avons aussi beaucoup apprécié que le relève soit venue dès la levée de l’alerte rouge même s’il n’était pas possible de les joindre par téléphone. Cela a été un vrai soulagement. »

Virginie LATCHMAN est aide soignante. Arrivée en novembre 2008, elle pense avoir vécu 4 ou 5 cyclones. « Le cyclone Belal est le plus long de ma vie. Mais cela s’est bien passé, tout était bien organisé… à part que je n’ai pas aimé les brocolis du dimanche soir ! Nous avions reçu le protocole pour la saison cyclonique deux semaines avant Belal. Il y a beaucoup d’anticipation de la part de Mme COTTARD. On sait ce que l’on a à faire et on connait bien l’organisation.  Cela a été quand même très difficile de ne pas avoir de nouvelles de nos enfants et conjoints. Le temps nous a paru long. Nous avons dormi sur des matelas à terre ou des lits de camps. Je me suis trouvée un coin tranquille dans un bureau. Avec les résidents nous avons changé le moins possible nos habitudes et trouver des palliatifs. Ils n’ont pas eu de troubles accentués par le cyclone malgré une forte envie de sortir dans les jardins. On s’est senti en sécurité, dans une bonne ambiance et il restera de bons moments à se souvenir. »

Maurice BOE, aide soignant, a lui vécu son premier cyclone. « J’ai été très impressionné même si nous savions que nous étions à l’abri. La plupart des résidents n’ont pas été perturbés, mais certains étaient tendus. Une résidente, qui a pour habitude de passer ses journées dans sa chambre, n’a cette fois pas voulu rester seule. Elle a vraiment changé de comportement pendant le confinement. Nous avons maintenu les activités à l’intérieur comme les soins esthétiques et les jeux. Nous avons dû manger dans les villas pour éviter de sortir par les couloirs extérieurs jusqu’à la cantine. Pour avoir des informations, sans réseau téléphonique ou internet, nous n’avions que nos radios. Et lorsque je suis rentré chez moi, je me suis retrouvé sans électricité, sans d’eau et avec un frigo inutilisable. Beaucoup de mes proches en métropole avaient hâte d’avoir de mes nouvelles. »

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