Accompagner des enfants sourds vers une pleine participation sociale sans véritablement savoir ce qu’est la surdité, ses moyens d’accessibilité et de compensation, les choix linguistiques qui s’offrent aux enfants, l’histoire des sourds… ça n’est pas simple !
C’est pourquoi l’Institut pour Déficients Auditifs (IDA) IRSAM IRS de Provence a conçu une journée d’informations sur la surdité à destination des nouveaux professionnels IRSAM et ses partenaires.
Des psychomotriciens, chefs de service, salariés du siège IRSAM, salariés IRSAM Ruissatel-Garlaban et partenaires équithérapeutes ont participé à la 3ème édition de cette « Info surdité » le 24 février dernier.
Au programme :
Le médecin ORL Phoniatre, Florence Isoard, est intervenue en tant qu’experte pour informer sur l’anatomie de l’oreille et présenter les différents types et niveaux de la surdité : légère, moyenne, sévère et profonde.
L’audioprothésiste, Laura Fauquier (AMPLIFON), a présenté les différents appareillages pour les déficients auditifs ainsi que les aides techniques adaptées (ex : micros etc.) améliorant ainsi les interactions.
Christine Gerardin, professeure spécialisée CAPEJS et coordinatrice pédagogique au SSEFS, a expliqué dans un premier temps les conséquences de la surdité : sur la réception d’un message oral, la compréhension et l’expression à l’oral et/ou à l’écrit et le développement cognitif.
Christine Gerardin et Flora Peugeot, Directrice Adjointe IRSAM IRS de Provence, ont présenté les modes de communication. Effectivement, malgré les croyances, plusieurs choix linguistiques s’offrent aux personnes (LSF, Français oral avec ou sans LfPC, etc). Les professionnels ont ainsi pu découvrir les signes intrafamiliaux créés sur la base de certains signes naturels généralement compris uniquement par les proches et les familles. Il y a le français signé représentent la structure de la langue française avec l’ajout de signes de la LSF, la langue française parlée complétée (LPC), qui peut accompagner un projet de communication orale et permettant de lever les sosies labiaux comme par exemple : pain/bain/main.
Pour les enfants non-verbaux, une communication alternative peut être proposée avec des « images » en utilisant des pictogrammes comme le Makaton.
Déborah Vayrette, interprète en Langue des Signes Française a expliqué les missions de l’interprète en LSF à l’IRS de Provence ou à l’externe pour des rendez-vous familiaux, médicaux ou encore avec le droit commun (ex : carte d’identité, banque, CAF, etc.). Déborah a également présenté les différentes les associations pouvant aider les sourds signants ainsi que les applications sur smartphone favorisant les échanges entre une personne sourde ainsi qu’une personne entendante.
Flora Peugeot, a présenté les types de scolarisation et les professionnels de la compensation de la surdité (professeurs et enseignants spécialisés, orthophonistes, AESH, Codeur LPC, enseignant de la LSF, etc.) à retrouver juste ici.
Zohra Abdelgheffar, enseignante sourde de la LSF, a fait le récit de l’histoire des sourds.
L’Abbé de l’Épée est la figure historique la plus connue. Cet entendant est à l’origine de la langue des signes et de l’enseignement dispensé aux sourds.
En 1760, un soir de pluie battante, il cherchait un abri pour se protéger. C’est alors qu’il a aperçu derrière une porte entrouverte, deux sœurs sourdes entrain de signer. Il entra alors dans la maison et apprit ce langage afin de l’enseigner…