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Le champ visuel au sol : un outil d’évaluation et bien plus…

2 mars 2016

L’examen du champ visuel au sol est né du travail de recherche effectué en locomotion. Cette évaluation fonctionnelle permet aux bénéficiaires tout comme aux professionnels, de comprendre objectivement les gênes, les possibilités et les limites à un déplacement, uniquement avec les possibilités visuelles.

Ce temps permet également de commencer à présenter le travail de mise en place de stratégies d’exploration visuelle.

C’est un outil d’évaluation mais aussi de médiation puisqu’il permet de nombreux échanges et peut parfois être utilisé avec l’entourage.

Ce travail permet ainsi d’introduire la notion de « vision plaisir ».

Ainsi, au SAMSAH DV (antenne SUD), l’orthoptiste, Sabine LEBEAU et l’instructrice en locomotion, Laetitia DIXMERIAS ont pu participer à une formation organisée par l’Association des Instructeurs en Locomotion pour personnes Déficientes Visuelles (AILDV) sur le sujet.

De quoi s’agit-il ?

Avec des personnes malvoyantes, un des objectifs en rééducation de locomotion et d’orthoptie est entre autre, d’aider au développement du potentiel visuel, essentiellement par un développement des stratégies de balayage.

Si l’examen du champ visuel « Goldmann » est un outil qui permet aux professionnels de comprendre les gênes, ce n’est pas souvent objectivable pour les bénéficiaires.

Le travail que nous menons en partenariat avec l’orthoptiste et l’instructrice en locomotion permet une représentation fonctionnelle du champ visuel.

Cependant, ce n’est pas un travail qu’on effectue d’emblée. Il se situera après le bilan d’évaluation orthoptique et indépendamment de l’évaluation de locomotion classique.

Réalisation :

Cette évaluation du champ visuel spécifique à la locomotion s’appuie sur des normes et des références établies. Nous utilisons celles qui ont déjà fait l’objet d’expérimentation auprès de professionnels de diverses structures et nous avons pu confronter les difficultés pratiques rencontrées lors de leurs mises en place.

Rappel : nous considérons que la détection visuelle d’obstacle est suffisante pour un déplacement en sécurité sur un trottoir. La zone de « sécurité » est égale à la zone de détection.

Ainsi, pour qu’une personne soit en sécurité, nous définissons plusieurs zones à partir de sa position en statique.

Lieu d’intervention :

plan2L’évaluation s’effectue dans une grande pièce :

  • Calme
  • Possédant un sol de couleur sombre
  • Possédant des fenêtres-éclairage naturel avec des stores modulables

Le sol en moquette sombre permet de donner des contrastes satisfaisants, sans éblouissements et sans reflets de lumière au sol.

Préalables :

Le bilan orthoptique est essentiel. Il permet aux professionnels de connaître :

  • L’acuité visuelle qui permettra de déterminer la taille des mires utilisées.

plan3

  • Les résultats du champ visuel Goldmann en lien avec la pathologie ophtalmologique.
  • La posture de la personne (attitude de tête compensatoire, attitude corporelle en vision de près ou vision de loin).
  • La fixation oculaire et l’endurance visuelle.
  • Les stratégies d’exploration visuelle utilisées.

Au SAMSAH DV :

Notre expérience nous a permis de constater les effets bénéfiques dans le processus de rééducation des bénéficiaires l’ayant pratiqué. En effet, certaines personnes ont eu une telle prise de conscience de leur champ visuel, qu’elles ont, dès la séance de locomotion suivante, utilisé leur vision fonctionnelle de façon optimale.

D’autre part, sur certains champs visuels atypiques, il est très compliqué pour ces personnes de trouver comment orienter leur vision tout en cheminant car, ils ne perçoivent pas leurs manques et/ou ne parviennent pas à les expliquer. Cet examen permet donc de mettre des mots et du sens.

Même pour les professionnels, pourtant sensibilisés à la déficience visuelle, ce travail leur a permis de mieux comprendre concrètement l’espace visuel : les limites et les points forts.

Conclusion :

Il s’agit là d’un outil supplémentaire de travail qui est aussi un outil de cheminement au cours de la rééducation. Il permet la matérialisation de l’idée que la personne se fait de son champ visuel.
C’est un moment qui favorise les explications communes (interdisciplinaires) de la complémentarité de l’outil canne et de la vision fonctionnelle. En outre, il permet l’appropriation par le bénéficiaire de son propre balayage visuel et l’utilisation en locomotion, dans ses déplacements.

 

ldixmerias

Laetitia DIXMERIAS
Instructrice en Locomotion

slebeau

Sabine LEBEAU
Orthoptiste
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