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Pétrel (Samsah DV) Actus Bienvenue

Témoignage de Marie-Josette BéNARD, en situation de Surdicécité

30 juin 2025

Marie-Josette BENARD est en situation de surdicécité. Elle est accompagnée par IRSAM Pétrel (SAMSAH DV). Elle a témoigné lors de la Conférence « Diagnostic et accompagnement précoce de la surdicécité » initiée par l’ERHR Réunion-Mayotte pour la Journée mondiale de la Surdicécité le 27 juin 2025 à Saint Paul.

Le diagnostic

« Suite à un Accident Vasculaire Cérébral il y a 5 ans, j’ai fait une occlusion veineuse de la rétine. Et un an et demi après, j’ai perdu l’audition. Je suis déficiente visuelle et déficiente auditive.

Au départ, j’ai été suivi au Centre Horus au Port. Par hasard, on m’a fait un test d’audition et un ORL a confirmé la Déficience Auditive. On ne m’a pas parlé de Surdicécité. C’est un mot qu’on m’a appris récemment. C’est un mot nouveau pour moi, c’est joli.

C’était déjà très dur d’apprendre ma Déficience Visuelle, alors d’avoir aussi une Déficience Auditive, c’est comme si tout le ciel me tombait sur la tête. La première annonce du médecin a été difficile à entendre. J’aimerai que les personnes soient formées à mieux nous faire comprendre ce qui nous arrive. Il a fallu accepter de continuer les soins en sachant que je n’allais plus voir. L’année suivante, l’annonce de ma Déficience Auditive ne m’a pas trop choquée parce que j’ai pu bénéficier d’appareils alors que pour la vue, on ne peut rien faire. Ce qui m’a aidé à accepter ces diagnostics, ce sont mes enfants qui sont restés très forts pour moi. Ils savaient que j’étais une femme combattante.

L’accompagnement

Si aujourd’hui je reviens dans la société, c’est grâce à tout ce que j’ai fait avec le Centre Horus et le SAMSAH DV (IRSAM Pétrel). J’ai surmonté tous les obstacles avec ces professionnels.

C’est comme une maison en construction, il y a le gros œuvre, avec le Centre Horus, et il y a les finitions, avec le SAMSAH DV (IRSAM Pétrel). Les professionnels du SAMSAH interviennent chez nous, ils traversent notre intimité. J’encourage tout le monde à se faire accompagner, parce qu’il ne faut pas rester cloîtré. On réalise alors que l’on n’est pas seul, on rencontre des gens qui traversent les mêmes choses. Au départ, je ne savais plus quoi faire. Je n’allais pas rester assis chez moi, je ne pouvais même pas regarder la télé.

Il faut nous encourager aussi, parce que ce n’est pas facile . Parfois on est montré du doigt, ou alors on nous ignore. Moi j’ai deux cannes et des lunettes, donc les gens savent que j’ai peut-être un problème. Mais c’est aussi la mode de porter des lunettes noires et d’avoir des bâtons de marches, alors on ne se différencie pas trop.

Quand j’avais une vue normale, je n’ai jamais pris le temps de faire du tricot ou de coudre. Au SAMSAH DV, tout ce que je veux faire, on essaie de le mettre en œuvre, comme le maquillage par exemple. C’est vraiment génial. Je n’ai pas mes yeux et mes oreilles mais j’ai mes dix doigts et mes deux pieds. Je m’entraîne à la course avec le psychomotricien (pour Odyssea). L’instructeur en locomotion m’apprend à prendre le bus.

J’ai des prothèses auditives qui m’aident beaucoup. J’entends quand les gens me parlent, j’entends les voitures dans la rue, les gens qui marchent. Il faut se pencher sur ce qui est possible et non pas s’attarder sur ce qui va manquer.

Je ne peux plus voir mes petits-enfants. Je n’entends plus trop donc je ne peux pas participer à tout ce qu’ils font. Mais depuis que je suis au SAMSAH DV (IRSAM Pétrel) avec le psychomotricien et tous les professionnels, je redécouvre la vie. Et ça, c’est merveilleux. J’encourage tout le monde à ne pas baisser les bras, on peut faire plein de chose.

Voir le témoignage sur Réunion La 1ère, Journal de 12h30, le 27 juin 2025 :

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