Avec soixante-dix personnes aveugles ou malvoyantes actuellement prises en charge, le Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés déficients visuels (Samsah DV) fondé en 2008 dans notre île par l’Institut des sourds et aveugles de Marseille (Irsam), cherche à attirer davantage de patients vers sa structure. «Nous disposons d’une capacité d’accueil de 50 personnes par jour», confie sa directrice, Josette Infante. «Nous n’auons à l’heure actuelle aucune liste d’attente», souligne-t-elle, convaincue que bon nombre de Réunionnais ignorent encore les bénéfices qu’ils retireraient à fréquenter son institution.
Installé initialement au Bas de la rivière, le Samsah déménageait au Moufia en 2015,rue Roger-Gui- chard. Il ouvrait son antenne sur Saint-Louis en 2012. C’est au Moufia que se tenait hier la journée portes ouvertes, destinée au grand public, et notamment bien sûr «auxpersonnes en situation de handicap visuel» et à leurs proches, précise Josette Infante. «Nous recevons des gens dont l’acuité uisuelle ne dépasse pas la moyenne des 4 dixièmes et dont le handicap est reconnu par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Notre mission consiste à leur redonner de l’autonomie au sens large, sur le champ’ médical comme sur le plan social»,
reprend la directrice du Samsah. Une vingtaine de professionnels
-parmi lesquels un médecin ophtalmologiste, deux orthoptistes, deux psychomotriciens, deux instructeurs en locomotion, deux «AVJistes» (des spécialistes de \’«Aide à la vie journalière »), des ergothérapeutes, des conseillères en économie sociale et familiale, des formateurs aux nouvelles technologies, des éducateurs spécialisés, psychologues et des infirmiers
-répartis également sur Saint-Denis et Saint-Louis sont au service des malvoyants et non-voyants. «Nous intervenons dans toute l’île, sur leurs lieux de vie, qu’il s’agisse de leur domicile, de leur lieu de travail, ou bien encore à l’université, reprend Josette Infante. « Nous les aidons à acquérir de l’autonomie, que ce soit au niveau de leurs déplacements, de leur alimentation, de leurs habitudes de vie… Il peut s’agir de leur réapprendre à cuisiner pour leurfamille, à s’organiser pour la prise de rendez-vous médicaux, ou bien encore à continuer de gérer leurs comptes bancaires et d’effectuer leurs retraits dans des gabiers spécialement équipés… C’est aussi réapprendre à faire son ménage, à donner le bain à son bébé, à mettre en route sa machine à laver». Autant de gestes quotidiens considérablement compliqués par un handicap visuel…
Une série d’ateliers liés à la réacquisition de l’autonomie des personnes aveugles ou malvoyantes était organisée hier à l’intention des visiteurs; celui dédié aux déplacements leur a, entre autres, permis de découvrir le bon usage de la canne blanche, tandis que celui voué à l’accompagnement à la parentalité démontrait comment confectionner un biberon ou donner le bain a un nourrisson. L’atelier cuisine permettait de découvrir entre autres la «balance parlante », tandis que l’atelier des nouvelles technologies présentait les logiciels d’agrandissement des caractères, de synthèses vocales ou de lecture de documents écrits.
Pascal NEAU
Article paru dans « Le Quotidien de la Réunion – Dimanche 18/06/2017 »