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Véronique Casseron raconte le confinement aux foyers du Moufia

29 avril 2020

Véronique Casseron a 44 ans. Elle est éducatrice spécialisée au sein du FAO depuis 2019. Ses missions sont essentiellement d’apporter et d’assurer une aide et un accompagnement des personnes accueillies au quotidien, de favoriser leur intégration sociale et d’élaborer des projets de vie adaptés pour celles-ci.

 « Dès l’annonce du confinement au mois de mars, la direction a organisé une rencontre avec l’ensemble des professionnels, pour les informer dans un premier temps des mesures annoncées et des différents protocoles mis en place (gestes barrières, mis en place immédiate d’une équipe mobile etc.). Puis dans un second temps, pour nous expliquer les changements d’organisation de travail en termes d’accompagnement auprès des personnes accueillies etc.          
Dans l’ensemble, les professionnels se sont adaptés aux changements sans difficultés grâce à leur motivation et leur solidarité pour un seul et unique objectif : « le bien être des personnes accueillies dans ce contexte bien particulier              
Les professionnels sont régulièrement informés par la direction de l’évolution de la situation et des réajustements de protocole. Ces échanges permettent ainsi à l’équipe d’être dans une bonne dynamique de travail, de bien comprendre les changements et d’aborder leur travail plus sereinement.

Les temps de travail ont ainsi été modifiés pour permettre un accompagnement plus soutenu. L’ensemble du personnel étant quasi présent en totalité, cela permet de proposer des activités en petits groupes mais aussi de proposer des temps d’écoute et des accompagnements individuels lorsque cela devient nécessaire. Cela permet également aux professionnels de mener un suivi plus rigoureux concernant l’application et le respect des gestes barrières.

Les personnes accueillies se sont bien adaptées à la situation et aux changements. À ce jour, une minorité de personnes commencent à montrer des signes de manque de leurs familles et camarades absents et manifestent des inquiétudes au travers de questions. Certains sont aussi en manque des activités et sorties que les professionnels organisaient en temps normal.       
Cependant, l’observation, l’écoute et les échanges des différents professionnels ainsi que de la psychologue permettent aux personnes accueillies de maintenir un certain « bien-être ».

Pour faire comprendre le virus et les mesures de confinement aux résidents, les professionnels ont utilisé plusieurs supports tels que des vidéos ludiques sur Internet et des vidéos en LSF. Après avoir visionné ces vidéos, ils ont laissé place aux divers questionnements et évidemment ils ont vérifié ce qu’ils en avaient compris.         
Des professionnels accompagnés de la psychologue ont également mis en place des temps de paroles avec les personnes accueillies pour leurs permettre de s’exprimer sur ce sujet et d’apporter des réponses adaptées.          
Des activités ludiques ont également été réalisées, comme par exemple une expérience avec des paillettes faisant office de microbes qui se propageaient partout, comment y remédier, etc.          
Les professionnels ont dû également très vite intégrer les protocoles pour les personnes accueillies mais pour eux aussi, comme le port de masques, de blouses et de gants. Ce changement de tenues a suscité quelques questions de la part des résidents comme : « tu es malade ? ».

Avant le confinement, les résidents avaient des activités planifiées et régulières principalement axées sur l’extérieur. Depuis le confinement, ces activités ont dû être modifiées et évidement réorganisées à l’intérieur des murs. Ils ont donc maintenu les activités qui se déroulaient en interne comme le jardinage, la musique, la pâtisserie, les jeux cognitifs, le cinéma, le dessin et la peinture. Ils proposent en complément de la décoration avec des calebasses, de nombreuses séances de relaxation et de balnéothérapie, du bricolage, etc.     
      
« Nous essayons de maintenir une continuité avec certaines activités quand cela est possible bien sûr, comme l’équithérapie. Nous utilisons les photos prises en extérieur lors de l’activité avant le confinement et nous réalisons un support écrit pour maintenir les apprentissages. Nous nous sommes également mis en lien avec l’intervenant du centre hippique pour donner suite à la demande d’un résident qui s’ennuyait de ne plus voir les chevaux. Celui-ci nous fait parvenir dans les prochains jours des vidéos des chevaux lors des soins etc. De ce fait, nous avons sollicité d’autres intervenants extérieurs comme le théâtre, la musique et la médiation par l’animal pour obtenir d’autres vidéos afin de maintenir un lien avec leurs activités extérieures. »

Dans l’ensemble tout le monde se porte bien, s’acclimate au confinement et comprend son importance : “Nous formons une belle équipe professionnels/résidents très unie”.

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