Je m’appelle Elvina DANG, j’ai 19 ans. Je suis assez introvertie, de nature joviale. J’aime beaucoup prendre la vie comme elle vient, partager de bons moments avec les personnes qui m’entourent. Quand j’aime, je n’aime pas à moitié. Quand je commence quelque chose, je me donne les moyens de la terminer.
J’ai grandi au Cameroun à Yaoundé, j’ai passé toute mon enfance jusqu’à mes 5 ans là-bas. Je suis arrivée en France à l’âge de 5 ans. La séparation de mes proches était dure. Mais j’ai su m’adapter à ce nouveau pays, à cette nouvelle culture et à un nouveau mode de fonctionnement. Je suis née avec un handicap visuel. C’était difficile d’avoir une prise en charge au Cameroun mais arrivée en France, on a fait toutes les démarches pour que je sois accompagnée. C’est à l’âge de sept ans que j’ai intégré l’institut IRSAM Arc-en-Ciel. C’est à l’âge de 10 ans que je suis rentrée à l’internat. Depuis petite, je suis quelqu’un d’assez autonome, débrouillarde et de nature curieuse. La vie en internat n’a pas été difficile. Au contraire, elle a été enrichissante et remplie de plein de situations qui ont participé à faire de moi la femme que je suis devenue.
Malgré un handicap qui est certainement « handicapant », j’ai dû travailler plus que les autres , être plus concentrée, plus rigoureuse… De la primaire, jusqu’à maintenant, la scolarité était un combat et une sollicitation constante d’adaptation. On sait que les relations entre pairs ne sont pas souvent faciles, mais encore plus quand ta différence est visible.
Je remercie ma mère parce qu’elle a su me dire sur qui je peux compter. Je crois en un Dieu qui rend l’impossible possible. Un Dieu qui peut me faire braver les montagnes. Un Dieu qui m’a soutenu et qui me soutient encore. Oui je peux dire que je n’ai pas été seule, au contraire j’ai même été comblée car chaque obstacle devenait des occasions pour encore plus me forger.
Concernant le sport qui fait partie de ma vie, je peux dire que j’en fais depuis petite, je me suis découvert une passion pour l’athlétisme (le sprint). J’ai commencé en handisport étant petite avec IRSAM Arc-en-Ciel lors de critérium. On a détecté en moi des aptitudes pour cette discipline. C’est alors que j’ai commencé à concourir dans cette discipline avec des personnes valides. N’étant pas assez handicapée pour concourir en handisport. Car oui, même chez les personnes non valides, je n’ai pas eu de place. Ce rejet m’a encore plus motivée à donner le meilleur de moi-même lors de mes compétitions avec un public valide. Je suis peut-être que championne départementale, mais je suis fière de moi, parce que je sais tous les efforts, tous les combats que j’ai dû mener pour réussir dans chacune de mes entreprises.
Actuellement en troisième année en faculté des Sciences du Sport à Marseille, je m’oriente vers un métier tourné vers l’humain, j’aimerai être enseignante en activité physique adaptée pour des personnes en situation de handicap. Je souhaite apporter à travers le sport la santé physique, mentale et psychologique que moi-même j’ai pu retrouver. J’ai à cœur d’aller encore plus loin dans l’athlétisme si Dieu le permet. Mon rêve c’est d’ouvrir une association dans le sport adapté dans mon pays de naissance. Y arriverai-je ? Seul Dieu le sait, mais en attendant je sais que je veux prendre des initiatives pour faire avancer les choses.
Si toi aussi tu as quelque chose qui te tient à cœur, n’abandonne pas, parce que tu es handicapé, au contraire montre leur que ton handicap fait de toi une combattante et constitut une force !