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Découvrez notre MAG Hors-Série sur la déficience visuelle.

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Qu’est-ce-que la déficience visuelle ?

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) parle de déficience visuelle lorsque l’acuité visuelle est inférieure à 3/10ème après correction optique et/ou leur champ visuel inférieur à 10°.

La législation française désigne les personnes comme aveugles dès que leur acuité visuelle est inférieure à 1/20ème.

Peuvent aussi entraîner une déficience visuelle  et un handicap ou un sur-handicap visuel :

  • les troubles oculomoteurs,
  • la vision des couleurs, des contrastes et des reliefs,
  • la variation des capacités visuelles en fonction de l’ambiance lumineuse,  du port de lunettes, de la fatigue.

L’OMS travaille actuellement sur une nouvelle classification (CIM-11) qui intégrera ces facteurs. D’autre part, un individu utilisera ces capacités visuelles en fonction de son vécu, son expérience visuelle antérieure, ses compétences autres, telles que cognitives ou motrices, et même une pathologie ou même une sévérité de déficit visuel pourra aboutir à des difficultés différentes au quotidien.

Enfin, ces critères resteront très difficiles à obtenir chez les très jeunes enfants ou les personnes en situation de handicap cognitif important chez lesquelles l’évaluation de la sévérité d’une atteinte visuelle nécessitera l’expertise de professionnels spécifiquement formés.

La déficience visuelle peut provenir d’une malformation ou d’une maladie, congénitale ou acquise, ou d’un accident touchant un des éléments de l’œil, le nerf optique ou le cerveau.

Lors d’une atteinte du système visuel, plusieurs symptômes peuvent être associés : douleur oculaire, maux de tête, fatigabili­té, difficulté d’attention et de concentration. et perte de concentration.

 

LES CONSÉQUENCES FONCTIONNELLES SONT MULTIPLES :

  • voir très flou,
  • mal voir les couleurs,
  • être très ébloui par la lumière,
  • ne plus voir du tout quand il fait sombre,
  • ne voir qu’une partie de ce qui nous entoure.

Ceci explique la complexité à appréhender ce que perçoit exactement la personne déficiente visuelle.

La vision est la modalité d’accès au monde extérieur la plus immédiate, elle est globale et instantanée.

On estime que les informations extérieures proviennent à 80% du canal visuel.

La représentation de notre environnement constituée à partir d’une vision défectueuse peut être partielle ou déformée.

1. La vision floue

  • Selon l’acuité visuelle, l’environnement apparaît, comme au travers d’un verre dépoli, peuplé d’ombres et de lumières, de formes mal définies sans contraste.
  • La présence d’une source lumineuse trop forte est aveuglante. La scène visuelle est estompée, peu d’éléments identifiables en surgissent.
    Lorsque le champ périphérique est conservé, l’environnement reste perçu globalement. Cela permet à la personne de s’orienter.

 

2. L’atteinte du champ visuel : dégénérescences de la maculaire liée à l’âge, certaines atteintes du nerf optique…

L’atteinte de la vision centrale entraîne une baisse de l’acuité visuelle. Les détails ne sont plus perçus, il se rajoute parfois une photophobie. La perception des couleurs et des contrastes peut être altérée. L’exploration fine d’un objet devient difficile. La lecture est perturbée.

3. L’atteinte de la vision périphérique (glaucome, certaines rétinopathie pigmentaires…)

La perception de la globalité de l’objet est d’autant plus difficile que celui-ci est de grande taille. La personne est face à un environnement morcelé qu’il doit apprendre à reconstituer. Un effort mental est nécessaire pour restituer les éléments les uns par rapport aux autres. La lecture peut être conservée. En faible éclairage, les capacités visuelles sont fortement diminuées.

Les professionnels de la compensation

Le champ de la déficience visuelle fait appel à des professionnels spécifiques tels que : orthoptistes, instructeurs en locomotion, rééducateurs en activités de la vie journalière, ergothérapeutes, enseignants spécialisés, transcripteurs et adaptateurs de documents.

Les rééducations ne peuvent être isolées ou simplement se juxtaposer puisqu’elles interviennent sur les mêmes domaines avec des objectifs communs.

En fonction des besoins de chaque personne, l’équipe pluridisciplinaire définit ce qui est nécessaire à une prise en charge globale par la mise en œuvre de moyens spécifiques à chaque discipline.

1. L’orthoptiste en lien avec l’ophtalmologiste

Il évalue le déficit et établit le plan de rééducation en fonction des objectifs du projet individuel de chaque jeune.

  • L’ophtalmologue : traite la maladie, prescrit des lunettes si nécessaire, donne des indications sur les pathologies, l’évolution prévisible ou non.
  • L’orthoptiste, précisera les conséquences fonctionnelles de ces pathologies, vision des couleurs, des contrastes, du relief, des distances, capacité à mobiliser la vision dans différentes positions du regard, capacités à utiliser la vision pour communiquer, se mouvoir, analyser et reconnaître son environnement.
  • Il stimule la motricité oculaire et optimise les restes visuels en tenant compte du champ visuel.
  • il améliore la coordination visuo-motrice qui permettra plus d’aisance dans les déplacements comme dans les activités de motricité fin (écriture).
  • Il précisera les conséquences fonctionnelles de ces patho­logies, vision des couleurs, des contrastes, du relief, des distances.
  • En lien avec l’opticien, il indiquera les adaptations nécessaires, pupitre ou table ergonomique, éclai­rage, police de caractères, aide optique (loupe), positionnement du jeune dans l’environnement scolaire…

2. L’ergothérapeute

Il s’appuie sur les éléments transmis par l’orthoptiste pour agir dans la dimension spatiale et favoriser l’adaptation du geste.

  • L’ergothérapeute intervient sur le développement des capaci­tés de manipulation, d’exploration et d’analyse des objets pour permettre à la personne malvoyante de mieux agir seule dans son environnement.
  • L’ergothérapeute stimule le jeune à rechercher des stratégies d’action qui vont le rendre plus habile dans la vie quotidienne.
  • L’ergothérapeute cherche à réduire les obstacles au bon dérou­lement des activités du jeune en lui proposant des adaptations matérielles ou environnementales pour faciliter la réussite du geste.

3. L’avjiste

Il travaille en étroite collaboration avec l’ergothérapeute.

  • Spécialiste de l’autonomie de la vie journalière, ce profes­sionnel intervient sur le développement d’une ou plusieurs compétences fonctionnelles et pratiques des actes de la vie quotidienne.
  • L’AVJiste permet au jeune déficient visuel d’acquérir une autonomie concrète dans une vie personnelle de tous les jours, pour se laver, s’habiller et se déshabiller, se repérer et s’orga­niser dans son espace de vie.

4. L’instructeur en locomotion

Il enseigne aux déficients visuels, après évaluation de leurs capaci­tés et besoins, les techniques compensatoires de déplacements adaptés et autonomes en toute sécurité.

  • Il donne les moyens de découvrir et comprendre l’environnement
  • Permet l’acquisition de techniques de guide, de protection, de canne, pour se déplacer en sécurité et éviter les obstacles.
  • Stimule et développe les capacités d’observation à travers le dévelop­pement de la vision fonctionnelle, les compensations sensorielles et cognitives.
  • Permet la gestion des trajets à pied, en transport en commun.

Plus d’infos sur : technique-quide.ideance.net

5. Le psychomotricien

Il propose des expériences sensori-motrices qui aident le déficient visuel à :

  • Découvrir et investir son corps et à s’adapter à son environnement.
  • Explorer et développer ses potentialités visuelles et plu ri-sensorielles.
  • Développer des stratégies compensatrices à la déficience visuelle.

6. L’enseignant spécialisé

Il apporte son savoir-faire en matière de techniques palliatives :

  • Enseignement du braille et du matériel spécialisé.
  • Apprentissage de l’outil informatique adapté.
  • Méthode d’exploration des documents adaptés.
  • Développement de la méthodologie visant à rendre l’élève plus efficace et autonome dans son travail.
  • Il informe les partenaires sur les difficultés visuelles du jeune et les répercussions dans son travail scolaire.
  • Il apporte son expertise pour la position de l’élève dans la classe, l’attribution d’un poste de travail adapté et l’acquisition d’un matériel spécialisé.
  • En collaboration avec les transcripteurs, i adapte les documents afin de les rendre accessibles à l’élève.

7. Les transcripteurs adaptateurs

Ils adaptent tous les supports, documents en braille ou en gros caractères, plans, cartes et schémas en relief.

L’ensemble des professionnels œuvrant dans l’environnement de l’enfant malvoyant s’appuie sur ces fondamentaux pour étayer et ajuster leurs interventions.

Lexique

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